Le travail: travaillomane et risque de burn out

La Process Communication Model, typologie de personnalités mise au point dans les années 80 par le psychologue américain Taibi Kalher afin notamment de prévoir comment les individus se comportent en situation de stress, a mis en lumière 6 types de personnalité dont le type « travaillomane » [1].
 
La spécificité de ce type, c’est que, d’une part, son besoin fondamental est de se sentir compétent et d’autre part que, en situation de stress, il a tendance à travailler encore plus. Taibi Kahler a montré que la distribution d’une population entre les différents types au sein d’un pays n’est pas identique mais dépend de la culture du pays en question. En l’occurrence, la culture française favoriserait le développement du type « travaillomane », en particulier chez les personnes passées par les formations considérées en France comme élitistes[2]. A cet égard, il est logique de trouver un grand nombre d’avocats disposant de ce type de personnalité.
 
Or, si l’on combine ce type de personnalité avec la culture de la souffrançocratie qui domine dans le monde du travail (cf. article du blog intitulé Le travail: forcément une source de souffrance ?), on comprend que le risque de burn out est un risque à prendre au sérieux.
 
En effet, si, d’une part, face au stress, on augmente sa charge de travail et que, d’autre part, on ignore tous les signaux d’alertes que nous envoie notre corps car on considère qu’il est normal de souffrir, il est logique que la fin probable de ce cercle vicieux soit le burn out.
 
A cet égard, en guise de prévention, il est important de préciser que d’après l‘Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles (INRS),
« Le syndrome d’épuisement professionnel, ou burn out, est un ensemble de réactions consécutives à des situations de stress professionnel chronique dans lesquelles la dimension de l’engagement est prédominante. Il se caractérise par  trois dimensions :
     • l’épuisement émotionnel : sentiment d’être vidé de ses ressources émotionnelles,
     • la dépersonnalisation ou le cynisme : insensibilité au monde environnant, déshumanisation de la relation à l’autre (les usagers, clients ou patients deviennent des objets), vision négative des autres et du travail,
     • le sentiment de non-accomplissement personnel au travail : sentiment de ne pas parvenir à répondre correctement  aux attentes de l’entourage, dépréciation de ses résultats, sentiment de gâchis… » [3]
Le coaching peut être un moyen de limiter les risques de burn out notamment en faisant évoluer certaines croyances notamment celle qui consiste à considérer que le travail est forcément synonyme de souffrance.
 
Le coaching peut également être un moyen de développer son « système immunitaire psychologique », expression reprise d’un discours de Sheryl Sandberg. Elle précise à cette occasion :

« Etre capable d’identifier un piège peut nous éviter d’y tomber. De même que notre corps possède un système immunitaire physiologique, notre cerveau est doté d’un système immunitaire psychologique que l’on peut apprendre à mettre en œuvre. »

Le coaching peut ainsi limiter le risque de se retrouver en situation de burn out.

[1] https://www.processcommunication.fr/discover/process_comunication.htm
[2] A cet égard, la lecture de l’article du Figaro intitulé « Les cabinets de conseil, des prisons dorées pour les salariés » est intéressant. Il évoque lui le profil de « perfectionniste anxieux ». Accessible sur http://www.lefigaro.fr/decideurs/management/2018/09/25/33007-20180925ARTFIG00207-les-cabinets-de-conseil-des-prisons-dorees-pour-les-salaries.php
[3] cf. http://www.inrs.fr/risques/epuisement-burnout/ce-qu-il-faut-retenir.html